Les arnaques à l’investissement coûtent au moins 500 millions d’euros par an

By 5 months agoNews, News

Selon une étude menée pour l’Autorité des marchés financiers (AMF), 3,2% de la population française a probablement déjà été victime d’une arnaque à l’investissement, trois fois plus qu’en 2021 (1,2%). Soit 1,5 million de Français.

Ces arnaques ont été décrites comme un « phénomène massif, difficile à évaluer » et nécessitant « une lutte permanente car il y a une inventivité croissante », lors d’une conférence de presse commune du parquet de Paris, de l’AMF, de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Les arnaques représentent, a minima, 500 millions d’euros de préjudice global, a rapporté la procureure de Paris Laure Beccuau, relevant toutefois « l’incertitude » sur ce chiffre. Les enquêtes sont soumises à des « critères d’analyse compliqués » et beaucoup d’arnaques restent inconnues des autorités, notamment à cause de la honte ressentie par les personnes arnaquées, parfois dans des situations dramatiques, ou le fait qu’elles ne sachent pas que des poursuites pénales peuvent être engagées, a expliqué la magistrate.

Les hommes de moins de 35 ans les plus sensibles aux fausses promesses de rendement

Parmi les phénomènes en croissance dans l’écosystème des arnaques : les cryptoactifs, celles liées au Forex (marché des devises) ou au trading. Les représentantes des institutions sont également revenues sur les « arnaques au carré » : une personne arnaquée va être contactée pour l’aider à rembourser sa perte et tomber dans une nouvelle arnaque.

« Il fut un temps où les arnaques étaient facilement repérables. Aujourd’hui elles sont de plus en plus raffinées, basées sur une mise en confiance des personnes et donc de plus en plus difficiles à identifier », a noté Marie-Anne Barbat-Layani, présidente de l’AMF.

Il y a une « tendance pour certaines personnes à se dire « finalement les placements traditionnels on est moins intéressés, et les taux ne sont pas très élevés et à être très attirées par les discours séduisants sur “c’est facile, il n’y a pas de risques et ça rapporte beaucoup” », a relevé Sarah Lacoche, directrice générale de la DGCCRF.

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Selon l’étude menée pour l’AMF, 45% des victimes probables d’arnaques financières sont des hommes de moins de 35 ans plus sensibles à ce type de discours.

13 distributeurs illégaux de billets saisis

D’après le parquet de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs), l’enquête confiée aux gendarmes de la section de recherches (SR) de Paris, en co-saisine avec l’office anti-criminalité (OFAC) et avec l’appui d’enquêteurs du service de renseignement de la Douane française (DNRED), « a conduit mardi à la saisie de 13 distributeurs automatiques de billets, d’une valeur de 160.000 euros, outre 24.400 euros en liquide lors des perquisitions diligentées en juin. »

« Ces distributeurs de billets permettaient la conversion de monnaies fiduciaires (FIAT) en cryptomonnaies, et inversement, sans aucune vérification de l’identité du client, moyennant des commissions prohibitives, et sans enregistrement préalable du prestataire auprès de l’AMF », a souligné le ministère public. Un communiqué de l’AMF rappelle que pour être licites, de tels services doivent obligatoirement être enregistrés comme PSAN. Sans cela, les détenteurs de ces distributeurs encourent jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende. L’AMF, rappelle-t-elle, publie une liste blanche des prestataires « enregistrés ou agréés ».

(Avec AFP)